Macky Sall le Président de la transition

Les Sénégalais ont manifesté un véritable désir de rupture à travers les différentes  péripéties vécues ces douze dernières années. L’espace politique a été marqué par l’émergence de plusieurs mouvements citoyens et de nouvelles organisations qui s’intéressent à la bonne gouvernance et aspirent à une véritable démocratie. Ce regain est né dans un contexte d’absence de dialogue et gestion solitaire et méprisante du régime libérale.

Le processus des Assises nationales enclenché en 2008, a  entrainé des changements qualitatifs de par la mobilisation des citoyens de tout bord avec la participation de plusieurs et diverses organisations politiques, syndicales, patronales, des personnalités indépendantes et de la diaspora. Le niveau de conscience politique s’est ainsi fortement développé.
 Une révolution citoyenne (Touche pas à ma Constitution) née le  23 juin 2011 avec les forces vives a connu  deux agenda l’un citoyen et l’autre politique.
 
La validation du 3ème mandat du Président Wade par le Conseil Constitutionnel a mis fin à la phase citoyenne et l’élection présidentielle a ouvert une perspective politique assez délicate « Pas d’élection avec Wade ». Le Sénégal était près de la confrontation, tant le peuple était déterminé.
 
Mais par une sorte d’intervention divine, le génie sénégalais s’est courageusement affranchi des douze années du régime infernal libéral.
 
Après ce sursaut patriotique, une porte de sortie fut empruntée massivement (Wade dégage) et Macky vainqueur incontesté fut propulsé à la Présidence de la République. Il avait auparavant dans l’entre deux tours discuté nuitamment avec le Président Mbow  patriarche visionnaire et leader de l’opposition selon Wade.
 
Le Président Mbow en novembre dernier avait appelé  à la réalisation de l’accord le plus large pour aller ensemble, empêcher les fraudes électorales, comme préalable pour battre Wade. Aussi avait-il mis en garde contre la division qui si elle persiste risque de voir l’opposition perdre et le PDS rester au pouvoir. Il avait souligné, sous ce régistre, que même si l’opposition gagne, il lui faudra réaliser l’unité la plus large pour appliquer les conclusions des Assises nationales. Il avait conclu en lançant aux candidats un dernier appel à une prise de conscience de la situation du pays, à ne pas faire passer les intérêts de parti, les intérêts individuels sur ceux de la nation.
 
Macky  toujours fidèle à son esprit d’ouverture et de dialogue a rencontré en AG  le M23, le Y’en a marre, certaines organisations et  personnalités indépendantes en plus des candidats malheureux. Le débat entre les deux tours fut le départ de Wade et l’application des conclusions des Assises nationales et la plateforme du M23 ( pacte ou yoobal ). Macky avait été attentif aux suggestions des uns et des autres car l’essentiel était le départ de Wade (problème essentiel des Sénégalais !)
 
Le pays fut ainsi sauvé.
 Aujourd’hui le capitaine Macky Sall  dirige une équipe de mission, une équipe de rupture pour ne pas dire transition. La partie est en cours et les tournants décisifs se dessinent….
 
Les tenants du  «Yoonu Yokkute »  n’ignorant point que le discours programmatique était absent durant la campagne électorale, pataugent dans les « eaux glaciales de calculs égoïstes », prétendant que cette victoire est exclusivement la leur !
Les candidats défaits avaient tous  battu campagne avec le candidat de la coalition « Benno Bokk Yaakaar autour du mot d’ordre « Wade dégage ! Na Dem ! ». Assurément….
 
Ce fut une éclatante victoire du peuple sénégalais qui consolide ainsi sa partition dans le concert des grandes démocraties. Le peuple fut ainsi libéré. Il était plus question d’exclure Wade que de choisir un Présent encore moins de progamme.
 Le long et douloureux débat de la candidature de l’unité de Bennoo Siggil Senegaal achevé, un autre s’installe au sein la coalition Benno Bokk Yaakaar sur fond des conclusions des AN et de la plateforme du M23.
 
La charte de gouvernance démocratique fondée sur des valeurs et des principes (pour un Sénégal nouveau) et les conclusions des ANS (Sénégal, An 50 Bilan et perspectives de refondation) ne sont en rien comparables au programme de la coalition Macky 2012 sinon que certains apéristes cherchent à justifier leur part du gâteau, obligeant Macky Sall à leur lancer fermement cette vérité : « la patrie est plus importante que le parti» . Et pourtant il s’est engagé à faire des conclusions des ANS son référentiel. La charte de gouvernance démocratique et les conclusions posent essentiellement la problématique de la refondation de l’Etat, de la gouvernance et du recouvrement de notre souveraineté économique et alimentaire.
 
Le Sénégal vit aujourd’hui un tournant décisif.
 
Après l’homme de culture du parti unique, l’administrateur civil de l’ouverture démocratique et l’avocat de la dérive monarchique, c’est au géologue ( réformateur ?) de faire ses preuves en acceptant de tourner la page du présidentialisme cinquantenaire pour « devenir une véritable autorité pour tout le monde, une autorité neutre, un véritable chef d’Etat» comme disait le Coordonnateur du M23  Alioune Tine.
 
«Le Président de la République ne peut  être ni chef de parti politique ni membre d’une quelconque association durant l’exercice de ses fonctions» ( pp 259 – Assises nationales Sénégal An 50 Bilan et perspectives de refondation).
 «Le premier ministre est l’émanation de la majorité parlementaire, désigné par ses pairs, nommé par le PR en qualité de Chef du Gouvernement» ( pp 260 – Assises nationales Sénégal An 50 Bilan et perspectives de refondation).
 «Le monocaméralisme (chambre unique) est proposé, dans la situation actuelle de notre démocratie et de notre économie » (pp261 – Assises nationales Sénégal An 50 Bilan et perspectives de refondation).
 
« Transparence et régularité des élections : Nomination d’un Ministre de l’intérieur et d’un Ministre de la Justice neutres et équidistants des parties, Mise en place d’un organe indépendant pour l’organisation des élections…. (Extrait de la déclaration datée du 28 juin 2011du Mouvement du 23 juin au Sénégal : Wade Na Dem).
 Telles sont les références essentielles sur le débat de l’heure.
 
Le régime parlementaire tant décrié parce que favorisant l’instabilité ne doit plus prospérer car avec Wade on aura tout vu au cours de son magistère oh combien catastrophique et édifiant.
 
Une demi-douzaine de premiers  ministres , des nominations abusives, des révocations frustantes, des créations institutionnelles fantaisistes et puériles comme si le Sénégal était dans le volcanique cercle de feu asiatique tellement notre instabilité fut pétaradante et régressive. Les libéraux  ont servi  mais ils se sont plus servis
 
L’argent était au cœur du système, la déclaration de patrimoine et  la loi sur l’enrichissement sont loin de faire rebondir notre pays malmené par ces libéraux peu soucieux et  certains sont au cœur du nouveau système . C’est dire que notre équipe est presque en mission impossible.
 
Le Président de la République Macky Sall doit méditer cette pensée du Général De Gaulle : « la vie d’un homme d’Etat est une insignifiance par rapport au destin d’un peuple »
 
Et « s’il veut laisser une trace dans l’histoire, c’est celle d’un Président réformateur » pense Alioune Tine du M23.
 A travers les conclusions des AN, le Premier Ministre est doté de vrais pouvoirs et l’hyper présidentialisme avec son cortège de dérives pourront ainsi prendre fin. L’obsession de la station présidentielle sera désormais bien amoindre, la transhumance éradiquée  et notre démocratie  humanisée.
 
Une Constitution c’est l’affaire d’un peuple pour des générations et que le président Macky Sall doit se rappeler de son passage à la tête de l’Assemblée Nationale qui lui valu d’être à la tête de notre Sénégal.
 
Le Sénat qui sera installé prochainement parce que dans l’actuelle Constitution doit être supprimée de la future Constitution car elle est inutile et s’inscrit dans la logique de conservation de pouvoir par la promotion de responsables pour entretenir une clientèle politique. Avec Wade nous avons bien appris de leçons de politique politicienne.
 
La rupture est impérieuse et son credo – la patrie est plus importante que le parti – doit l’obliger à dialoguer avec les sénégalais et se dire que les apéristes sont des sénégalais ordinaires et les électeurs sénégalais ne sont pas le plus souvent des militants. 
 
Le Président Macky Sall est l’homme de la transition d’autant qu’il a été de fait, le réel candidat de l’unité et du rassemblement. Il a été porté par les forces les plus représentatives et son équipe de transition est composée par les forces ayant un poids politique ou un représentativité significative et est représentative du Sénégal dans sa diversité. N’en déplaise à mes camarades de Bennoo Siggil Senegaal !
 
« La transition implique la rupture avec les anciens régimes et l’option de la Démocratie et de l’Etat de Droit. Les sénégalais aspirent aux changements relativement au concept « Nouveau Type de …)
 
Dans son  « mandat de transition » il doit procéder immédiatement aux réformes nécessaires dans la gouvernance économique, prendre en charge les urgences économiques et sociales et de rétablissement de la paix en Casamance, organiser un referendum sur le projet de Constitution de rupture et mettre en place les nouvelles institutions » pour  paraphraser mon camarade Ibrahima Sène du PIT-Sénégal.
 
 La coalition « Benno Bokk Yaakaar » après les législatives sous une liste commune mais non intégrale doit maintenir le compagnonnage jusqu’à la mise places des nouvelles institutions de la nouvelle République pour garantir la stabilité du pays et éviter le retour en force des libéraux milliardaires qui guettent la moindre occasion !
 
Le débat doit être la recherche de compromis et de consensus pour ne pas decevoir les attentes du peuple sénégalais.
 Le Président Macky Sall doit chercher un pistoléér…( Pardon ! ) un Premier Ministre dans les rangs de la majorité  à moins que le banquier n’achète sa carte marron, et rester dans l’esprit des conclusions des ANS, son référentiel. Sa candidature en 2017 ne saurait poser de difficultés car avec Wade (candidature anticonstitutionnelle) nous avons appris que le peuple est seul souverain et que sa réélection sera l’affaire des sénégalais ! Sa place à la tête de l’APR ne garantit pas nécessairement  sa réélection.
 
Il peut donc quitter la tête de l’APR « son  parti » qui avec une quarantaine d’organisations a eu le quart de l’électorat votant au premier tour.
 
« Le charme de la politique est le respect de la parole donnée » disait Machiavel pas Wade Wax Waxeet. Et le Nouveau Président de la Nouvelle République aura séduit en respectant ses engagements et en philosophant sur la priorité, la sobriété et la primauté ; la patrie, le parti, l’APR ….
 
La conservation du pouvoir ne doit pas être un objectif mais bien un résultat après engagement sacerdotal tenu et services rendus à la Nation . Il pourrait avec l’aide de Dieu reconquérir le cœur des sénégalais qui ne sont pas dans les partis politiques. 
 
Les séquelles cancérigènes du régime libéral peuvent bien ressurgir si les apéristes persistent dans leur logique de sinécure et d’entreprenariat grotesque car les citoyens du 23 juin ont bien en mémoire les « waderies » et veillent aux respects des règles de bonne gouvernance !
 
Ne quid res publica dementri caperet ! Il faut sauver la tête de la République !
 Le Président, s’il est tenu en otage  doit être soutenu par des manifestations populaires afin que les changement véritables voient le jours. Les Assisards et les membres du M23 doivent soutenir le combat pour la restitution des biens car les seuls magistrats et avocats en sont incapables car Wade a mouillé plus d’un !
 
L’évolution démocratique appelle à plus de justice et de sécurité disent les américains et l’indépendance de la justice dépendra de la séparation réelle des pouvoirs. Le parquet ne saurait être sous la tutelle du ministère de la justice et le Conseil Supérieur de la Magistrature doit être affranchi du Président de la République et être présidé par le Président de la future Cour Constitutionnelle
 
Le Président Macky Sall a réaffirmé son encrage au cadre de veille et d’alerte du  M23 et  a promis de faire des conclusions des Assises son référentiel. Toutefois seule la mobilisation citoyenne entrainera les alternatives populaires qui vont redonner espoir aux sénégalais après douze années de galère.
 Yalla na bu yaakaar tass…..
 
Abdou Karim  Ndiaye
 Président CDP- ANS / Mbour
 Coordonnateur M23 / Mbour
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