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Appel à une mobilisation accrue pour éviter une “famine” en Côte d’Ivoire

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Dans une déclaration commune lue lors d’une conférence de presse, ces ONG se disent “gravement préoccupées par la situation d’enlisement, d’enkystement et d’impasse marquée par la bataille d’Abidjan (…) qui donne lieu à des conflits violents” depuis le début, le 4 avril, d’une intervention de forces de l’ONU et de la France autorisée par les Nations unies.

Le texte est signé par la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique en Côte d’Ivoire (Cosopci).

Ces ONG déplorent “la grave crise humanitaire persistante sur toute l’étendue du territoire et particulièrement dans la ville d’Abidjan”, face à laquelle “les autorités locales sont totalement dépassées, avec l’absence et le déficit d’infrastructures de base, des structures sanitaires et ont besoin d’urgence du soutien des organisations humanitaires internationales, surtout avec le spectre de la famine qui plane sur la Côte d’Ivoire”.

“La communauté africaine et internationale doit impérativement se mobiliser pour aider la Côte d’Ivoire par tous les moyens à sortir de cette situation sous peine de non-assistance à peuple en danger”, estiment-elles.

Lors des échanges avec les journalistes, Alioune Tine de la Raddho, Traoré Wodjo Fini de la Cosopci et Me Assane Dioma Ndiaye de la LSDH ont salué l’intervention des forces de l’ONU et de la France relevant, selon eux, du “principe d’ingérence humanitaire” justifié par la tragédie sur le terrain. Ils ont toutefois regretté des frappes tardivement décidées.

“Si cette intervention avait eu lieu deux à trois mois plus tôt, il n’y aurait pas eu autant de morts. (…) Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, on a tous les crimes visés par la Cour pénale internationale (CPI)”: crimes de génocide, contre l’humanité et de guerre, a affirmé Me Assane Dioma Ndiaye.

Quand l’existence de “la justice pénale internationale et des tribunaux ad hoc (…) ne suffit plus à dissuader”, le principe d’ingérence humanitaire “est le seul moyen de sauver des civils devant des dirigeants aveugles, avides de pouvoir, d’intérêts personnels”, a ajouté Me Ndiaye.

“Mais ce qu’on veut, c’est qu’on codifie les conditions de mise en oeuvre de ce principe d’ingérence humanitaire”, qu’il soit “général et impersonnel” et non fondé “sur des soubassements politiques, idéologiques ou économiques”, a-t-il précisé.

Alioune Tine a pour sa part insisté sur l’urgence d’une action internationale accrue, évoquant une “espèce de +rwandisation+ rampante” en Côte d’Ivoire, en référence au génocide au Rwanda où, selon l’ONU, environ 800.000 personnes ont été tuées en 1994.